Europe
03/02/2010 15:04Bush n'était pas le problème. Obama n'est pas la solution : un an après l'arrivée à la Maison Blanche d'un président démocrate, le désenchantement est réciproque de part et d'autre de l'Atlantique. Les alliés découvrent - si tant est qu'ils l'ignoraient - que les malentendus vont au-delà des personnes. 'Les Européens sont mal dans leur peau', soupirait récemment un responsable américain, fatigué de s'entendre interroger sur le prétendu manque d'intérêt de M. Obama pour le Vieux Continent. 'Les Américains adorent avoir l'air de ne rien comprendre à l'Europe', rétorque un Européen.Barack Obama a mis les pieds dans le plat lundi 1er février en faisant savoir qu'il ne se rendrait pas les 24 et 25 mai à Madrid pour le sommet entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis, un rituel qui réunit le chef de l'exécutif américain avec le président de l'UE, celui de la Commission européenne et le haut représentant pour les affaires étrangères.
A Madrid et à Bruxelles, beaucoup ont attribué cette décision à la situation politique américaine, qui oblige M. Obama à battre la campagne pour reconquérir l'opinion. 'Il a besoin d'alléger son programme de voyages à l'étranger', a assuré le président de la Commission, José Manuel Barroso. Côté américain, la brusquerie du geste (la Maison Blanche n'avait pas prévenu l'ambassadeur espagnol) traduit plutôt une frustration. Aux yeux de Washington, le traité de Lisbonne ne tient pas ses promesses. Indispensable, l'Europe n'est pas jugée très efficace.
En substance, le président américain ira rendre visite aux Européens lorsqu'ils seront organisés pour traiter des sujets sérieux.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, avait fait de cette rencontre une priorité de sa présidence semestrielle de l'UE. Mais M. Obama a déjà participé à deux sommets UE-Etats-Unis. A chaque fois, il a trouvé qu'il ne s'y passait rien. A Prague, en avril 2009,il a fui le dîner d'apparat.
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