Iran

18/11/2009 18:32

 

L'Iran n'acceptera pas de transférer son uranium faiblement enrichi à l'étranger, mais pourrait accepter un échange avec du combustible nucléaire sur son territoire, déclare son ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki. Lire la suite l'article

 Cette décision devrait être condamnée par les Occidentaux, qui pressent l'Iran d'approuver le projet présenté par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans le but de réduire sa capacité d'exploiter l'uranium à des fins militaires.

"Nous n'allons assurément pas envoyer notre combustible enrichi à 3,5% à l'étranger, mais nous pouvons réfléchir à un échange simultané avec du combustible nucléaire en Iran", a dit Mottaki, dont les propos sont rapportés par l'agence Isna.

L'AIEA a proposé début octobre de transférer 75% de l'uranium iranien faiblement enrichi en Russie puis en France pour le convertir en combustible destiné à son réacteur de recherches médicales de Téhéran.

Après avoir accepté ce principe, le 1er octobre à Genève, Téhéran a émis des réserves et réclamé de nouvelles discussions. Sa réponse formelle est attendue d'ici à la fin de l'année.

Mais les demandes d'amendements ont été rejetées par les Etats-Unis. Le président Barack Obama a en outre prévenu que le temps était compté pour résoudre la crise par des moyens diplomatiques.

Mottaki s'est élevé mercredi contre l'attitude américaine. "La diplomatie n'est pas noire ou blanche. Faire pression sur l'Iran pour qu'il accepte ce qu'ils veulent c'est une approche anti-diplomatique", a-t-il dit.

Moscou et Paris ont également exhorté l'Iran à approuver ce projet d'accord qui donnerait du temps à la négociation sur le programme nucléaire iranien, que les Occidentaux soupçonnent de dissimuler des ambitions militaires, ce dont Téhéran se défend.

Priver l'Iran de la majeure partie de cet uranium réduirait en effet considérablement sa marge de manoeuvre dans le domaine militaire et lèverait une bonne part des soupçons.

Le refus du compromis exposerait l'Iran à de nouvelles sanctions internationales, d'autant qu'il a menacé, en cas d'échec, d'enrichir son uranium à hauteur de 20% - le taux nécessaire pour le convertir ensuite en combustible pour sa centrale de Téhéran.

Or, l'Iran passe pour ne pas disposer de cette technologie, que seules la France et l'Argentine maîtrisent selon des responsables occidentaux.

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