Iran
22/11/2009 12:13
Le chef de file de l'opposition iranienne Mirhossein Moussavi affirme sa détermination à poursuivre le mouvement en faveur de réformes dans la République islamique, quel qu'en soit le prix.
Les propos de Moussavi interviennent avant un rassemblement que les modérés comptent organiser ce dimanche pour commémorer l'assassinat d'un couple d'opposants poignardés par des agents en 1998.
Le meurtre de Dariush Forouhar et son épouse, qui dirigeaient le Parti de la Nation d'Iran, illégal mais toléré, avait choqué l'opinion publique.
La commémoration de cet événement a donné lieu ces dernières années à des accrochages entre l'opposition et les forces de sécurité, qui ont lancé une nouvelle mise en garde aux Iraniens contre toute participation à des "émeutes de rue".
La réélection contestée de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence le 12 juin dernier a déclenché le plus vaste mouvement de contestation dans la République islamique depuis la Révolution de 1979.
Selon la presse de Téhéran, l'ancien vice-président réformateur Mohammad Ali Abtahi, arrêté lors des manifestations de juin dernier, a été condamné à six ans de prison.
Accusé d'incitation aux troubles, il a été officiellement informé de sa peine samedi, selon le journal Jahan-e Eqtesad.
UN PROCHE DE KAROUBI CONDAMNÉ
Abtahi avait été vice-président pour les affaires légales et parlementaires sous la présidence de Mohammad Khatami, de 1997 à 2005. Il était devenu un proche conseiller de Mehdi Karoubi, candidat réformateur à la présidentielle du 12 juin.
Il serait le plus haut représentant du mouvement réformateur iranien à être emprisonné depuis les grandes manifestations de la fin du printemps.
Citée par les médias, sa fille Fatemeh Abtahi a déclaré que des agents de sécurité s'étaient présentés samedi au domicile de l'ancien vice-président pour l'emmener au tribunal où sa peine a été prononcée, avant son incarcération.
Selon Kaleme, son avocat compte déposer une demande de libération sous caution.
La justice iranienne a annoncé la semaine dernière que cinq personnes avaient été condamnées à mort et que 81 autres avaient été condamnées à des peines allant jusqu'à 15 années de prison en relation avec les événements survenus il y a cinq mois. Ces verdicts sont susceptibles de recours en appel. Aucun nom n'a été fourni par les autorités.
Plusieurs milliers d'Iraniens avaient été arrêtés lors des manifestations de juin. La plupart ont été relâchés mais une centaine sont toujours derrière les barreaux, accusés d'incitation à des troubles.
Samedi, le dirigeant d'un parti ultraconservateur, Mohammad Nabi Habibi, a appelé à l'organisation d'un procès contre Mirhossein Moussavi, qu'il accuse d'avoir répandu le "vaste mensonge" de la fraude électorale.
Toute poursuite judiciaire contre Moussavi, arrivé deuxième de l'élection du 12 juin, pourrait provoquer de nouvelles tensions dans la République islamique.
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