Israël

25/11/2009 18:42

 

Benjamin Netanyahu demandera mercredi soir à son cabinet de sécurité restreint d'approuver une suspension pour six mois de nouvelles activités de colonisation en Cisjordanie, mais pas dans les zones du territoire annexées à la municipalité de Jérusalem.

 Cette initiative du Premier ministre israélien est présentée comme visant à "faciliter la reprise du processus de paix", comme le souhaite l'administration américaine de Barack Obama, mais elle ne satisfait pas aux exigences palestiniennes.

"Cela nous permet de présenter au monde une simple vérité: le gouvernement israélien veut engager des négociations et il est très sérieux dans son intention de progresser vers la paix", dit Netanyahu dans un SMS envoyé par ses services aux journalistes.

Mais le porte-parole de Mahmoud Abbas, Nabil Abou Rdaïnah, a immédiatement réagi en rappelant la position du président palestinien: "Tout retour aux négociations doit se faire sur la base d'un gel total de la colonisation et, avant tout, à Jérusalem."

Lors de son sommet tripartite avec Barack Obama et le président palestinien Mahmoud Abbas en septembre à New York, le Premier ministre israélien a refusé au chef de la Maison blanche un gel total des constructions, affirmant qu'il fallait répondre au besoin démographique des familles de colons.

Il a proposé par la suite, pour complaire au président américain, de limiter les constructions en Cisjordanie aux 3.000 logements déjà approuvés pendant une période de neuf à douze mois, une initiative saluée par les Etats-Unis, dont Abbas a déploré la "volte-face".

"70% DES PALESTINIENS POUR LA PAIX"

En formalisant mercredi son initiative, Benjamin Netanyahu peut espérer obtenir un appui américain plus explicite et des pressions accrues sur le président palestinien pour qu'il retourne à la table de négociation sans conditions préalables.

Mais, interrogé sur ce moratoire de dix mois, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, a déclaré à la presse: "Qu'est-ce qui a changé pour rendre aujourd'hui acceptable ce qui ne l'était pas il y a une semaine ou dix jours? L'exclusion de Jérusalem est un problème très sérieux pour nous."

Pour sa part, dans une interview accordée au site internet du journal argentin Clarin avant l'annonce du plan Netanyahu, le président Abbas réaffirme son exigence d'un gel complet de la colonisation, invitant les Etats-Unis à peser en ce sens sur Israël.

"Nous ne croyons pas pouvoir redémarrer les négociations alors qu'ils continuent à construire sur nos territoires. Ils doivent arrêter cela, et après seulement nous négocierons les frontières", souligne-t-il.

L'Autorité palestinienne revendique la construction d'un Etat palestinien en Cisjordanie, Jérusalem-Est, où vivent 2,7 millions de colons juifs, et dans la bande de Gaza, évacuée par Israël en 2005. L'extension des colonies mine cet espoir.

A propos du président Obama, Abbas estime qu'"il n'a rien fait jusqu'à présent" mais qu'"il fait de son mieux pour ranimer le processus de paix". "Je crois que, à l'avenir, il pourrait jouer un plus grand rôle que ce n'est le cas actuellement."

Mahmoud Abbas a confié par ailleurs à Clarin qu'il ne croyait pas que le gouvernement de Netanyahu recherchait la paix, alors que "70% des Israéliens sont pour" et "devraient élire un nouveau gouvernement qui croit à la paix".

Share |
Précédant