Manifestation en faveur des sans-papiers à Paris

29/11/2009 21:14

 

Quelque 2.700 personnes, selon la police, ont manifesté à Paris pour la régularisation des sans-papiers et une politique de l'immigration "respectueuse des droits fondamentaux".

 

"Non à l'immigration jetable", clamaient les collectifs de sans-papiers auxquels s'étaient joints les principaux syndicats, des représentants des Verts, du Parti socialiste, du Parti de gauche et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA).

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, et Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, étaient présents.

Les manifestants, en majorité des sans-papiers, ont défilé du jardin du Luxembourg aux abords du ministère de l'Immigration.

Quelque 5.500 travailleurs sans papiers sont en grève depuis plus de six semaines en France pour demander leur régularisation.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a estimé mardi dernier qu'un millier de travailleurs sans titre de séjour employés avant le 1er juillet 2008 en France pourraient bénéficier d'une régularisation sur la base d'une nouvelle circulaire qu'il a adressée le 24 novembre aux préfets.

Les critères exigés pour ces régularisations au cas par cas seraient les suivants : l'ancienneté du séjour en France, qui doit être au moins égale à cinq ans, l'ancienneté dans l'entreprise, qui doit être égale ou supérieure à 12 mois, la nature de la promesse d'embauche qui doit être supérieure à 12 mois et "l'intégration du demandeur".

RÉGULARISATIONS "SUR CRITÈRES"

Syndicats et associations dénoncent "l'arbitraire" des préfets dans les régularisations tandis que Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, a appelé le gouvernement à une "large régularisation" des travailleurs sans papiers.

Lors de la convention nationale de l'UMP, Nicolas Sarkozy a accusé samedi la dirigeante socialiste d'"agiter le chiffon rouge" du Front national en prônant cette large régularisation, à trois mois des élections régionales.

Le chef de l'Etat a rappelé mercredi dernier lors du conseil des ministres que l'Union européenne s'était engagée sous la présidence française, en 2008, à ne plus recourir à des régularisations massives en signant un pacte européen pour l'immigration.

"Lorsque Martine Aubry parle de régularisation large des sans-papiers, je préfèrerais qu'elle nous dise comme on pense nous, c'est-à-dire en fonction des situations", a dit Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée, sur i>Télé.

Le député socialiste Arnaud Montebourg a précisé dimanche sur Radio J que le PS était favorable à des "régularisations larges sur critères".

"Il y a les critères liés au travail, la scolarisation des enfants, la durée significative de la présence et l'intégration effective que nous pourrions mesurer à travers certains" indicateurs comme "apprendre le français", a-t-il dit.

Ségolène Royal, présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, s'est dite favorable sur France 5 à des régularisations "justes" au cas par cas "dans le cadre de critères transparents et objectifs".

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