Quatre complices présumés de Treiber présentés à un magistrat

22/11/2009 12:22

 

Trois hommes et une femme suspectés d'avoir aidé Jean-Pierre Treiber, double assassin présumé arrêté vendredi après deux mois et demi de cavale, devaient être présentés dimanche à un juge en vue de leur mise en examen, apprend-on de source judiciaire.

 Ces personnes devraient être poursuivies pour "recel de malfaiteur", un délit passible de trois ans de prison.

Le parquet va demander un mandat de dépôt contre l'homme qui aurait fourni à Jean-Pierre Treiber le logement où il a été arrêté, et contre un second suspect, qui connaissait Treiber et aurait organisé l'opération en faisant appel aux autres, précise-t-on de même source.

En revanche, une remise en liberté sous contrôle judiciaire devrait être demandée au profit de la compagne de ce dernier et d'un troisième homme, dont les rôles seraient moins importants.

Deux autres femmes ont été libérées samedi de garde à vue sans que des charges soient retenues à leur encontre.

Le studio de 27m2 où se cachait le fugitif à Melun (Seine-et-Marne) a été ouvert à la presse, qui en publie des photos dimanche. Il apparaît très sale et dénué de tout ameublement. Jean-Pierre Treiber dormait sur un matelas à même le sol, et disposait d'une plaque électrique.

L'ancien garde-chasse est écroué à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis vendredi soir, dans l'attente de son procès à la cour d'assises de l'Yonne en avril.

LES LETTRES ÉTAIENT SANS DOUTE UNE RUSE

Accusé des meurtres de Géraldine Giraud et de Katia Lherbier en novembre 2004, il s'était évadé le 8 septembre de la prison d'Auxerre (Yonne). Il risque trois ans de prison et 45.000 euros d'amende pour s'être évadé et la perpétuité pour les crimes.

La police est remontée jusqu'à son logement par l'un des suspects, car elle avait placé une balise sous sa voiture. Lorsque l'homme l'a découverte vendredi, les policiers s'en sont aperçus et ont décidé de l'arrêter et de perquisitionner dans le logement où il se rendait fréquemment.

Depuis son évasion, Jean-Pierre Treiber s'était manifesté à plusieurs reprises en envoyant des lettres à des journaux et à son amie.

L'ancien garde-forestier promettait de venir à son procès, se disait victime d'une injustice, déclarait sa flamme à son amie baptisée son "Hartzala" (petit coeur en alsacien) et livrait des récits détaillés et poétiques de sa supposée existence dans les bois.

Il s'agissait sans doute d'une ruse pour dérouter les policiers, pensent les enquêteurs.

Jean-Pierre Treiber est accusé des crimes car les corps des deux femmes ont été retrouvés enterrés dans sa propriété et parce qu'il était en possession, lors de son arrestation, de leurs cartes de crédit.

Des zones d'ombre demeurent toutefois. Une femme accusée d'avoir commandité le crime a bénéficié d'un non-lieu et des ADN inconnus ont été trouvés sur les pièces à conviction.

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