Sarkozy et Merkel célèbrent l'entente franco-allemande

11/11/2009 19:16

 

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont commémoré ensemble mercredi à Paris l'armistice du 11 novembre 1918 et célébré l'entente franco-allemande.

 

 

C'est la première fois, alors qu'il n'y a plus de survivant de la "Grande Guerre" dans aucun des deux pays, qu'un chancelier allemand s'associe à ce qui est traditionnellement, en France, la commémoration d'une victoire sur l'Allemagne.

Nicolas Sarkozy a rappelé sur France 2, après la cérémonie, que son prédécesseur, Jacques Chirac, avait soumis sans succès cette idée en 1998 au chancelier Gerhard Schröder. "Je pense que les esprits ont évolué", a-t-il ajouté.

Il avait auparavant salué dans la présence d'Angela Merkel un geste "exceptionnel d'amitié" et "historique", deux jours après avoir lui-même participé dans la capitale allemande à la commémoration du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont remonté une avenue des Champs Elysées pavoisée aux couleurs françaises, allemandes et européennes, dans la voiture présidentielle ornée de fanions des deux pays et encadrée par des motards de la Garde républicaine.

Autour de la Place de l'Etoile, où se dresse l'Arc de Triomphe, de nombreux spectateurs, dont 2.000 lycéens et collégiens, agitaient des petits drapeaux français, allemands et européens.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont écouté la Marseillaise et l'hymne national allemand avant de passer en revue des soldats déployés sur la place, dont des membres de la brigade franco-allemande et des élèves officiers allemands des trois armes.

Ils ont ensuite déposé ensemble une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, dont ils ont ranimé la flamme, avant que retentissent de nouveau les hymnes nationaux, interprétés par les choeurs de l'armée française.

Dans un discours au pied de l'Arc de Triomphe, Nicolas Sarkozy a estimé que le 11 novembre devait continuer à être l'occasion de rappeler "où peut mener la folie des hommes".

"En ce 11 novembre, nous ne commémorons pas la victoire d'un peuple contre un autre mais une épreuve qui fut aussi terrible pour l'un comme pour l'autre", a-t-il déclaré.

COOPÉRATION

Il a estimé que la flamme du soldat inconnu était aussi celle de "l'espérance", après un demi-siècle de coopération franco-allemande pour la construction de l'Europe et la paix.

"Nous partageons les même valeurs, la même ambition pour l'Europe, la même monnaie", a-t-il poursuivi. "Dès lors, il est naturel que s'organise l'association de plus en plus étroite de nos politiques allemande et française."

Angela Merkel a déclaré que le 11 novembre était aujourd'hui "une journée de la paix en Europe".

"Nous n'oublierons jamais à quel point les Français ont dû souffrir à cause des Allemands durant la première moitié du XXe siècle", de même que l'Allemagne n'oubliera jamais que la France lui a tendu "la main de la réconciliation", a-t-elle dit.

Elle a qualifié de "cadeau formidable" l'amitié née de cette réconciliation. "Fort de notre amitié, nous pouvons approfondir nos partenariats en Europe et au sein de l'Alliance atlantique", a souligné la chancelière allemande.

La "mission" de la France et de l'Allemagne est de défendre la démocratie, les droits de l'homme, la solidarité européenne et le partenariat transatlantique et de relever ensemble "les défis d'aujourd'hui et demain", tels que la crise financière mondiale ou la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-elle dit.

Des défis face auxquels Paris et Berlin sont "plus que jamais tributaires d'une coopération étroite", a ajouté Angela Merkel, qui a conclu en lançant en Français : "Vive l'amitié franco-allemande !" avant que retentisse l'hymne européen.

L'image de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel côte à côte devant la tombe du soldat inconnu fait écho à celle du président François Mitterrand et du chancelier Helmut Kohl main dans la main sur le site de la bataille de Verdun, le 22 septembre 1984.

"Il est très important que notre génération prenne le relais", a déclaré Nicolas Sarkozy sur France 2. "Ils célébraient le souvenir des morts de Verdun. Là, nous voulons tourner définitivement la page de l'affrontement et de la guerre."

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